Santé

Océane (41 ans) et Vincent (43 ans), « Grâce à la thérapie, nous sommes passés au-dessus de la tromperie »

Océane a 41 ans et Vincent, son compagnon depuis 18 ans, a 43 ans. Ils habitent dans une grande ville et rêvent de s’installer à la campagne, dans une maison avec un grand jardin pour faire le bonheur de leur chien. Après des années d’essai pour avoir un enfant, le couple a décidé de ne plus espérer mais de laisser faire le hasard, d’autant plus qu’une récente épreuve les a obligés à se recentrer sur leur amour.

Océane le dit tout de go, elle a trompé son compagnon : « Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je ne suis pas une séductrice et je n’ai jamais fantasmé sur ça. Mais après des années à essayer d’avoir un bébé, à faire l’amour au moment de l’ovulation et à perdre confiance en moi avec les échecs successifs, j’ai eu besoin d’autre chose. J’ai jeté mon dévolu sur un collègue, ce qui n’est pas très intelligent. Mais ce collègue est quelqu’un de bien donc je sais qu’il ne fera pas de drame avec ça. Ça fait d’ailleurs quatre ans et il n’en a jamais reparlé. Je sais que je peux lui faire confiance. »

Après son rendez-vous avec ce fameux collègue, Océane parle tout de suite à son compagnon : « Je n’arrivais pas à gérer la culpabilité. Juste après avoir sauté le pas, je n’ai pas réussi à lui cacher. Je lui ai dit le lendemain, en pleurant. Sur le coup, il m’a consolé mais la révélation a fait son chemin dans sa tête et il a commencé à y penser sans arrêt. On en parlait tout le temps. On n’arrivait pas à mettre ça derrière nous. Enfin moi j’avais envie que ce soit juste une sortie de route mais lui n’arrivait pas à oublier. Au bout de presque six mois, on a fini par se décider à aller voir un psychothérapeute spécialisé en thérapie de couple. Je ne voulais pas que ça finisse par nous séparer. »

Le calme après la tempête

Le couple travaille sur le pardon : « On a parlé des raisons qui ont fait que je fasse une chose pareille. C’était beaucoup plus facile avec quelqu’un d’extérieur. À la maison, on finissait toujours par pleurer et se crier dessus. C’était beaucoup plus apaisé au cabinet. Je ne sais pas si c’est parce qu’on ne voulait pas se donner en spectacle mais ça a marché. On a enfin pu se parler en profondeur et se comprendre un peu mieux. Ça quand même pris un an. Pendant la pandémie, on a fait ces rendez-vous en visio. On en avait vraiment besoin. Ni lui ni moi n’avions envie d’arrêter. Il fallait qu’on mette ça derrière nous. »

Vincent ne pensait pas qu’il serait capable de tourner la page : « Si on m’avait demandé avant ce que je ferais si Océane me trompait, je pense que j’aurais dit que c’était la rupture directe. C’était impossible pour moi d’imaginer pardonner une trahison pareille. Pour moi, la tromperie c’est le pire qu’on puisse faire à quelqu’un. Et je ne pensais pas que c’était possible d’avoir des raisons valables. Mais la thérapie m’a permis de voir les choses autrement. Je pense toujours qu’il y a des gens qui font ça uniquement pour le frisson et je trouve ça inacceptable mais en ce qui concerne Océane, qui ne l’a fait qu’une seule fois parce qu’elle se sentait mal avec elle-même et qui me l’a dit tout de suite, j’ai fini par accepter que c’était un cas particulier et j’ai fini par pardonner. »

C’est plus facile quand on n’est pas la personne trompée

Pour Vincent, il n’y aura pas de deuxième chance : « Océane sait que ce n’est pas possible pour moi de pardonner une seconde fois, même si elle a une bonne raison. J’ai mis des mois à accepter et à avoir envie d’elle à nouveau. Ça me bloquait complètement. C’est la thérapie avec un psychothérapeute neutre qui m’a permis de voir le bout du tunnel. J’ai bien vu qu’il ne jugeait pas Océane et même qu’il avait l’air de la comprendre. Et j’ai eu envie de faire des efforts même si je n’étais évidemment pas dans la même position que lui. C’est plus facile quand on n’est pas la personne trompée. Ça s’est fait petit à petit. Et un jour, j’ai eu envie d’elle et c’était fini. J’ai arrêté d’y penser tout le temps. »

De bonnes intentions avant tout

Le quadragénaire conseille désormais à ses amis en crise d’envisager la thérapie : « Je crois qu’il faut avoir envie que ça s’arrange pour faire cette démarche mais ça vaut vraiment le coup. Je n’ai jamais douté que j’avais encore des sentiments pour Océane, c’est pour ça que j’ai souffert autant. Ça aurait été plus facile si j’avais arrêté de l’aimer, au moins j’aurais juste pu la détester et la quitter. Mais ça n’était pas le cas. On a atteint un âge où il y a beaucoup de ruptures autour de nous. Maintenant quand j’entends un ami ou un proche parler de ses difficultés ou même quand je vois que c’est tendu dans un couple, je sors la carte de la thérapie. Je pense que c’est le mieux que je puisse faire. Je demande « est-ce que tu as envie que ça s’arrange ? » Et si la réponse est oui, je donne le contact de notre thérapeute. Nous, on n’aurait pas pu s’en sortir sans lui. Je ne raconte pas pourquoi on l’a vu parce que je ne veux pas qu’Océane soit jugée pour ce qu’elle a fait mais je dis que ça nous a aidés. Comme on s’aime visiblement et que ça marche mieux entre nous, ça fait une bonne pub. J’ai déjà deux couples d’amis qui ont décidé de tenter le coup. »

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