Santé

Olga et Rémi (39 ans), « Nos vies professionnelles ont impacté notre couple »

Olga et Rémi se sont rencontrés au lycée. Leur histoire a débuté quelques années plus tard, quand ils effectuaient des études dans la même ville. Olga est devenue libraire et Rémi est paysagiste. Ils sont tous les deux animés par leurs passions. Mais, au bout de 10 ans de relation, en 2012, le couple ressent le besoin de faire une thérapie de couple.

On a fini par se demander pourquoi l’autre était là

Olga explique que son couple n’était plus sa priorité : « Il y a eu une période où c’était le grand amour, mais je crois que, comme nous nous connaissons depuis presque toujours, nos débuts en tant que couple ont coïncidé avec un moment dans la vie où il y avait beaucoup de mouvement et de stress. Quand on s’est mis ensemble, on était en plein dans nos études, on avait peur de ne pas réussir ou de ne pas trouver de travail après. Le couple, déjà, passait un peu au second plan par rapport à tout ça. Avec le temps, au bout d’une dizaine d’années, on avait construit nos vies en parallèle mais sans forcément impliquer l’autre. On travaille dans deux branches très différentes, on a des quotidiens différents et on a aussi des amis très différents. Fatalement, au bout de quelques années, on a fini par se demander pourquoi l’autre était là. »

Point de départ

Tout a commencé par le choix d’une destination de vacances : « On a toujours eu du mal à choisir nos destinations de vacances. Au début, on n’avait pas d’argent donc on allait un peu chez mes parents, un peu chez les siens. Quand on a commencé à travailler, ça s’est gâté. Moi, je préfère des endroits où on n’a rien à faire. Lui, il a envie de voir des nouveaux pays et paysages, idéalement dans des zones où personne ne va jamais. Au départ, on s’arrangeait pour faire un peu l’un, un peu l’autre. Il y a eu des années où on a tiré au sort. Et puis c’est devenu un sujet de tension et la preuve qu’on ne s’entendait plus. Des mois avant les vacances, le conflit était dans l’air. »

La psy a permis de poser les choses à plat

Rémi propose alors de prendre rendez-vous pour une thérapie de couple : « On avait besoin de parler à quelqu’un en dehors de notre bulle. Avec nos amis chacun de notre côté, ça avait tendance à empirer les conflits puisque chacun était convaincu d’être dans son bon droit et était soutenu dans ce sens. La psy a permis de poser les choses à plat. On était en train de s’éloigner mais rien n’était définitif. Il y avait encore de l’amour. Avec les années, on avait pris l’habitude d’être plus l’un contre l’autre que l’un avec l’autre. La psy nous a aussi permis de voir que nos différences étaient une richesse et une force. On avait besoin de le voir comme ça. Je ne dis pas que nos amis et nos proches avaient tort, je pense que c’est parce qu’ils nous aiment l’un et l’autre qu’ils ont été aussi critiques. Mais on avait besoin de remettre de l’amour sans conflit dans tout ça. On a pris quelques mois à se recentrer sur nous. »

Une question de priorité

Depuis, Olga a adapté son emploi du temps : « Je me suis rendue compte qu’on ne se voyait pas tant que ça. Avec le travail, les amis, les différentes activités, on se voyait à peine quelques heures le week-end et souvent on était trop fatigués pour vraiment faire quelque chose. J’ai un peu allégé mon planning en matière de sorties pour pouvoir planifier plus de sorties avec Rémi. On s’organise aussi des week-ends, ce qu’on ne faisait jamais, pour pouvoir mettre moins de pression sur les moments de vacances. Et pour les vacances justement, on choisit chacun son tour. Depuis qu’on est plus en guerre l’un contre l’autre, l’ambiance est quand même plus supportable et on arrive même parfois à partir dans des endroits qui ont des caractéristiques qui nous plaisent à tous les deux. On fait un jour ou deux d’excursions ou de randonnée contre quelques jours de farniente sur la plage. Tout le monde est content. »

C’est une nouvelle histoire d’amour qui a commencé

La résolution de leur conflit a réveillé des vieux projets : « On ne parlait plus de faire un enfant parce qu’on passait notre temps à s’engueuler. Mais depuis la thérapie, Rémi a proposé qu’on essaye de faire un enfant. C’est quelque chose dont on avait envie tous les deux initialement. Ça m’a rendue tellement heureuse quand il m’en a parlé qu’on aurait dit qu’il me redemandait en mariage. »

Rémi a l’impression que leur relation a connu un nouveau départ : « Pour moi, c’est une nouvelle histoire d’amour qui a commencé à ce moment-là. On n’est pas du tout pareils qu’à nos débuts. On n’a pas du tout les mêmes envies et les mêmes vies. Il faut du courage pour se lancer dans quelque chose de nouveau comme si c’était un début, il faut mettre tous les conflits derrière, tous les mauvais souvenirs et le ressentiment. Il faut se dire que les sentiments amoureux sont plus forts. Je suis fier de dire que, chez nous, l’amour a été plus fort et qu’on a été capables de remettre ensemble. Autour de nous, on a vu beaucoup de monde se quitter. C’est un truc qui se fait beaucoup autour de 30-35 ans. Nous, on a été plus forts. Quand je me dis ça, je me dis qu’on peut tout traverser et que ça va durer toute la vie. Cette réalisation a été aussi forte que le jour où on s’est dit oui. »

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page