Santé

« Ressembler à Barbie est mon but ultime dans la vie » – Témoignage

Cheveux peroxydés, sourire éclatant, jambes fuselées longilignes… Dans le film « Barbie », sorti en salles ce mercredi 19 juillet 2023, Margot Robbie prête ses traits à la poupée iconique de Mattel, le tout dans un décor rose bonbon. Très controversée, la célèbre figurine a traversé les époques, se voulant plus inclusive et féministe, au fil des années. Pour autant, l’image de la poupée « stéréotypée », incarnée par l’actrice australienne aux côtés de Ryan Gosling dans le rôle de Ken, est celle qui lui colle indéniablement à la peau.  

Des petites filles ont rêvé de lui ressembler. D’autres femmes ont tout mis en œuvre pour y parvenir. C’est le cas de Stefanie Mulic, une Suédoise de 23 ans. Cette jeune femme, co-fondatrice d’un site Internet et d’une boutique de cosmétiques avec sa mère, à Göteborg, enchaîne les interventions esthétiques pour prendre l’apparence de Barbie. Comment un simple jouet a-t-il pu prendre autant de place dans sa vie ? Cette métamorphose peut-elle vraiment lui permettre de panser les plaies de son enfance douloureuse, pour regagner confiance en elle ? 

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Une enfance difficile 

« Depuis ma plus tendre enfance, les femmes blondes me fascinent. Mon obsession pour elles s’est amplifiée à partir du moment où j’ai reçu ma première Barbie. Il faut dire que je n’étais pas une belle enfant, et cette poupée était à l’opposé de moi. 

« Petite, j’avais l’impression que mon physique était une punition. »

Petite, je ne m’aimais pas du tout : une fille brune en surpoids, avec un gros nez tordu, des petites lèvres et des dents de travers. J’avais l’impression que mon physique était une punition. Et mon entourage ne manquait pas une occasion de me le rappeler. Les jeunes de mon âge étaient très méchants avec moi, me lançant tout un tas de phrases blessantes à la figure : « comment peux-tu être aussi énorme ? » Je me souviens aussi qu’à l’adolescence, mon copain de l’époque m’a lâché : « tu es jolie mais ton gros nez gâche tout ! » Toutes ces attaques sur mon apparence m’ont beaucoup affectée.  

À l’inverse, Barbie arborait une chevelure blonde parfaite, un nez tout fin et un corps que je trouvais absolument sublime. J’avais plus de 30 poupées, avec lesquelles je jouais toute la journée. J’adorais me rendre au centre commercial avec mon père pour en acheter de nouvelles, et agrandir leur garde-robe. En fait, j’ai toujours su qu’un jour, je deviendrais exactement comme elle. Désormais, ressembler à Barbie est mon but ultime dans la vie. 

Des interventions à répétition

J’ai sauté le pas à l’âge de 13 ans, avec ma première augmentation du volume des lèvres. En Suède, il faut attendre la majorité avant de pouvoir faire des injections. Mais un membre de ma famille, qui est médecin esthétique, a accepté de le faire pour moi. Quand je me suis vue dans le miroir après l’intervention, j’étais euphorique. Pour la première fois de ma vie, je me sentais enfin jolie. Modifier mon apparence est rapidement devenu une obsession.

Pour ressembler à Barbie, je suis passée par plusieurs étapes. J’ai fait deux rhinoplasties, et ne compte plus les fois où j’ai eu recours au « liquid nose job » [une technique qui permet de remodeler le nez sans opération chirurgicale, N.D.L.R]. Tous les mois, je repulpe mes lèvres avec de l’acide hyaluronique. J’ai également fait des injections dans le menton, les joues, sous les yeux et sur la ligne du sourire. Tous les trois mois, je me fais injecter du Botox sur l’ensemble du visage pour lui donner un effet plastique. J’ai également redressé mes dents et ai bénéficié d’un blanchiment dentaire. Je fais aussi mes ongles et des soins du visage à base d’acide hyaluronique toutes les trois semaines. Pour affiner ma silhouette, tous les deux mois, j’ai recours à une méthode non chirurgicale appelée « CoolSculpting », qui permet de réduire les amas graisseux. Ma mère, ancienne PDG d’une des plus grandes parfumeries suédoises durant plusieurs années, m’aide à financer tous ces changements physiques, qui m’aident à reprendre confiance en moi.

 « J’ai dépensé plus de 100 000 euros pour avoir cette apparence. »

Avant chaque opération, je me sens laide. Et après chaque intervention, je me sens de nouveau en phase avec moi-même, jolie et fausse comme une poupée Barbie. Pour autant, j’ai l’impression de ne jamais être satisfaite à 100%. Je trouve toujours de nouvelles choses à améliorer pour lui ressembler encore davantage. Au total, j’ai dépensé plus de 100 000 euros pour avoir cette apparence. Tout ce que je peux faire pour ressembler à une poupée Barbie, je le ferai ! 

Des méthodes risquées 

En revanche, j’ai subi quelques complications. Les agents de comblement dans mes lèvres ont migré et j’ai dû les drainer. Aujourd’hui, j’opte pour une autre méthode, le « Russian Lips », pour garder mes lèvres un minimum pulpeuses. Je rencontre aussi des difficultés à respirer, parce que mon nez est trop petit, ce qui me contraint à dormir assise. Quant à mes cheveux, ils ont été détruits par les décolorations. Je dois donc faire une pause avant de pouvoir retrouver l’apparence de Barbie. En attendant, toutes les trois semaines, je suis un traitement pour préparer mes cheveux à une nouvelle décoloration, et espère pouvoir reprendre l’ancienne technique d’injection pour retrouver des lèvres plus épaisses. 

« Les complications sont douloureuses, mais ça fait partie du processus de métamorphose extrême. »

En ce moment, je ne me sens pas vraiment à l’aise avec moi-même, du fait de moins lui ressembler. C’est la raison pour laquelle je poste moins de photos sur Instagram, et ai supprimé l’espace des commentaires. Néanmoins, si ces complications sont douloureuses, je me dis que cela fait partie du processus de métamorphose extrême. Et c’est ce qui me plaît. Être une Barbie à temps plein n’est pas une chose facile ! À l’avenir, j’aimerais faire une ablation des côtes, une augmentation mammaire, une liposuccion et toujours plus d’injections. 

Évidemment, mon apparence ne fait pas l’unanimité. Ma mère et mes tantes ressemblent, elles aussi, un peu à des Barbie. Dans ma famille, modifier son apparence pour avoir l’air d’une poupée en plastique est quelque chose de banal. Cependant, mes ami·es ne comprennent pas toujours mes choix, et me disent que mon Botox les empêche d’interpréter mes émotions. Mais cela ne me dérange pas. Sur les réseaux sociaux, mon look a souvent suscité beaucoup de réactions, tantôt bienveillantes, tantôt virulentes. Mais je ne regrette rien de ma transformation. La vie est tellement plus simple quand on s’aime. »  

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