Santé

Sage-femme : quel est son rôle dans le suivi de la grossesse ?

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Au cours des vingt dernières années, le nombre de sages-femmes a augmenté de manière régulière. Les gynécologues de ville étant de plus en plus saturés, les parents se tournent plus facilement vers les sages-femmes, dont les compétences se sont étendues. En 2021, on dénombrait environ 23 400 sages-femmes exerçant en France (Source 1). Mais savez-vous à quel moment de la grossesse faire appel à une sage-femme, et comment la trouver ?

Pourquoi être suivie par une sage-femme ? Quels sont ses rôles et compétences ?

  • Assure le suivi médical de la grossesse ;
  • Accompagne et prépare les futures mamans ;
  • Réalise les accouchements physiologiques ;
  • Prodigue les soins de la mère et de l’enfant après l’accouchement.

Elle est là pour assurer un suivi, et donc dépister d’éventuelles pathologies, anormalités ou risques de complications dans une grossesse. Dans ce cas, elle oriente le plus rapidement possible la femme enceinte vers un médecin gynécologue. « Je peux suivre une patiente en libéral pendant six mois, et si je détecte une menace d’accouchement prématuré au sixième mois, je l‘oriente vers un médecin de l’hôpital », explique Cécilia Martel, sage-femme libérale exerçant à Lyon.

Le rôle d’une sage-femme ne se limite plus seulement à l’accouchement. Aujourd’hui, ses compétences ont considérablement évolué, car elles suivent les grossesses, réalisent des échographies… Il existe une nouvelle prise en charge globale de la femme enceinte : la sage-femme peut suivre sa patiente lors de toutes les étapes de la grossesse, du projet de naissance à la déclaration de grossesse jusqu’au retour à la maison, suivi du nouveau-né, suivi gynécologique après la grossesse…, explique Cécilia Martel, sage-femme libérale.

« Avec la Covid-19, les sorties précoces de l’hôpital après la naissance ont augmenté. Les sages-femmes libérales ont été très sollicitées », poursuit-elle. « Nous sommes disponibles même à distance : la consultation et même les cours de préparation à la naissance en visioconférence ont explosé ! ».

Quelle différence entre le métier de sage-femme à l’hôpital et de sage-femme libérale ?

Les sages-femmes libérales et salariées à l’hôpital n’accompagnent pas les femmes enceintes de la même façon, indique Cécilia Martel, sage-femme libérale.

  • La sage-femme à l’hôpital (public ou privé) est salariée : elle entre dans une maternité, et tous les six mois, elle change de service (consultation obstétrique en début et fin de grossesse, grossesse pathologique, suites de couches où elle va prodiguer des soins à la mère et au bébé, réaliser l’ordonnance de sortie…) ;
  • La sage-femme libérale suit la femme enceinte tout au long de la grossesse et après la naissance, à domicile. « On va suivre les nouveau-nés pendant un mois, puis on va réaliser la rééducation du périnée, et ensuite un suivi gynécologique régulier de la maman ».

À noter : l’Assurance maladie prend en charge ces visites à domicile après la naissance.

Comment être suivie par une sage-femme et quand prendre le 1er rdv ?

La méthode la plus courante de nos jours pour trouver une sage-femme, est tout simplement celle du bouche-à-oreille : un(e) ami(e), un frère ou une sœur ou quelqu’un du travail qui a eu un bébé… Ce bouche-à-oreille se fait de plus en plus sur internet ! « Les sages-femmes ont des sites internet, des pages Instagram, des pages Facebook… C’est beaucoup plus toléré qu’avant ! », note Cécilia Martel.

Le médecin traitant, le médecin gynécologue ou la sage-femme à l’hôpital peuvent également recommander une sage-femme libérale. « Même si cela se fait de moins en moins », note-t-elle, car « c’est la sage-femme qu’on voit en amont de la grossesse, souvent avant le médecin ».

Aujourd’hui, les hôpitaux ne suivent plus la femme enceinte lors de rendez-vous mensuels. Ils la voient seulement au début, et au huitième et neuvième mois de grossesse, explique Cécilia Martel, sage-femme libérale. Lors de l’entretien d’orientation de début de grossesse, on indique donc aux jeunes parents ou à la future maman de se rapprocher d’une sage-femme libérale ou d’un gynécologue de ville qui pourra la suivre tous les mois. C’est pourquoi la plupart d’entre eux nous contactent en tout début de grossesse.

Quelle est la différence entre sage-femme et gynécologue ? Une sage-femme peut-elle remplacer un médecin ?

Le suivi gynécologique peut être effectué par les sages-femmes au même titre que les gynécologues, il n’existe aucune différence. Elles peuvent faire un interrogatoire, un examen clinique, des échographies, des frottis… C’est dans le cas où l’on détecte une pathologie que le médecin prend le relais. Ou encore si elle a des antécédents particuliers, une maladie… Dans ce cas, la femme enceinte est suivie au sein de l’hôpital, par un médecin gynécologue.

Quel est le rôle de la sage-femme référente ? Est-il différent de celui d’une sage-femme classique ?

Un décret publié au Journal officiel le 11 novembre 2023 a instauré un statut de sage-femme référente. « Cette dernière a un rôle d’interlocutrice privilégiée des femmes enceintes tout au long de leur grossesse et dans les mois qui suivent leur accouchement. Ainsi, les femmes enceintes peuvent désigner une sage-femme référente dès la constatation médicale de leur état, et au plus tard avant la fin de leur cinquième mois de grossesse », indique le site du service public (source 2). Au cours de cette période, elles peuvent également si elles le souhaitent changer de sage-femme référente.

Instauration du statut de sage-femme référente : qu’est-ce que ça change ? L’avis d’une sage-femme

Pour moi, il n’y a aucune différence, car cela ne changera rien à la pratique de prise en charge globale (en dehors de l’accouchement qui se passe en maternité) de mes patientes que je pratique déjà depuis toujours : le suivi gynécologique, en passant par l’échographie de datation, le bilan de prévention, le suivi de grossesse, le suivi à domicile en cas de grossesse pathologique, l’entretien de préparation à la naissance, le suivi postnatal à domicile dès le lendemain du retour à la maison, les visites postnatales, l’entretien postpartum, la rééducation du périnée, etc., répond Cécilia Martel.

« Mais pour certaines sages-femmes qui se sont sectorisées et ne font que du suivi gynécologique ou de grossesse (mais pas de suivi à domicile prénatal ou postnatal ou pas de rééducation par exemple), ce changement peut les inciter à gérer et coordonner le suivi complet des patientes. Mais cela a aussi sa limite car pour assumer une telle variété de consultation, il faut avoir un cabinet structuré pour assurer toutes les disciplines et avoir la possibilité de faire des domiciles. 

Je pense tout de même que le fait d’être reconnue compétente pour coordonner le suivi de la femme enceinte de A à Z est une avancée pour notre profession, même si en réalité c’est déjà ce que l’on faisait. Cela sert à acter notre travail.

Après l’accouchement, une sage-femme à domicile pour le retour à la maison avec bébé

Vous pouvez également faire appel à une sage-femme à domicile pour le retour à la maison, si vous n’en avez pas encore une. Aujourd’hui, les séjours à la maternité sont raccourcis : ils durent entre 48 et 72 heures, alors qu’avant ils duraient en général quatre jours. « La condition imposée par l’hôpital pour une sortie précoce de la maman et du bébé le deuxième jour, est la suivante : dès le lendemain, une sage-femme doit venir les voir à domicile ».

Une fois rentrée à la maison, la sage-femme va suivre la jeune maman et le bébé pendant une quinzaine de jours. La fréquence de visite dépend de la maman et du bébé : parfois, on ira les voir une seule fois, parfois deux ou trois fois, d’autres toutes les 48 heures…

À noter : une femme enceinte peut être amenée à chercher une sage-femme (si elle n’en n’a pas encore) dans le cadre d’une grossesse pathologique à la maison, afin de venir surveiller régulièrement la grossesse. Si elle est hospitalisée, elle peut demander dans le service hospitalier le contact d’une sage-femme libérale.

La consultation médicale postnatale, c’est quoi ?

La consultation médicale postnatale est à effectuer dans les 6 à 8 semaines qui suivent votre accouchement. Elle peut être réalisée par votre médecin ou par votre sage-femme. Cette consultation est prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie dans la limite des tarifs de base.

Suivi de grossesse, préparation à l’accouchement… Quelle sage-femme choisir ?

Choisir une sage-femme, c’est tout d’abord prendre en compte ses besoins et ses attentes, notamment en termes de préparation à l’accouchement. Toutes les sages-femmes n’ont pas les mêmes approches, certaines sont différentes. Est-ce que je veux faire de l’haptonomie, ou me tourner vers le chant prénatal ? Est-ce que je souhaite être suivie par une sage-femme qui a une sensibilité pour les médecines douces ? Est-ce que je souhaite un accouchement physiologique, sans péridurale ?

L’entretien de préparation à la naissance, réalisé au quatrième mois de grossesse, est le moment idéal pour se poser ce genre de questions. Que ce soit la sage-femme à domicile ou à l’hôpital, elle est disponible pour répondre à toutes les questions des futurs parents.

Au-delà du suivi médical, la sage-femme construit un véritable lien de confiance avec ses patientes. Le premier contact avec une sage-femme est donc primordial : si ce dernier n’est pas bon, n’hésitez pas à vous tourner vers quelqu’un d’autre, conseille Cécilia Martel. Le tout est de se sentir à l’aise et en confiance.

Pensez également à la situation géographique pour choisir votre sage-femme : beaucoup de femmes enceintes privilégient la proximité de la sage-femme avec leur domicile. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre médecin traitant qui pourra vous conseiller une sage-femme près de chez vous.

Comment devenir sage-femme ? Quelles études ?

Encore largement dominée par les femmes, la profession de sage-femme est une véritable vocation, mêlant compétences médicales et dimension humaine. La formation nécessite 5 années d’études, dont un an en commun avec le PACES (Première année commune aux études de santé) et 4 ans en école. La formation débouche sur le DE (diplôme d’État) de sage-femme, obligatoire pour exercer.

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