Santé

Syndrome de Marfan : tout savoir sur cette maladie rare

Définition : qu’est-ce que le syndrome de Marfan ?

Le syndrome de Marfan aussi appelé maladie de Marfan est une maladie génétique héréditaire rare qui affecte environ 12 000 personnes en France. 

La mutation génétique causale entraîne la production d’une protéine défectueuse. Ces anomalies sont responsables de la production d’un tissu conjonctif de mauvaise qualité. Résultat, les malades peuvent connaître des troubles très diversifiés aussi bien sur les plans cutanés et musculosquelettiques (scoliose, grande taille) que sur les plans ophtalmologiques (ectopie du cristallin), cardiaques (dilatation de l’aorte) ou encore pulmonaires. 

la maladie apparaît très progressivement dès l’enfance. Néanmoins, le diagnostic est rarement réalisé avant l’âge de 5 ans. Au final, cette pathologie atteint aussi bien l’adulte que l’enfant et les deux sexes sont également affectés, sans distinction d’origine géographique ou ethnique. 

Quelles sont les causes de la maladie de Marfan ?

Le syndrome de Marfan est la conséquence d’une mutation génétique d’origine héréditaire. La mutation en cause concerne le gène FBN1 localisé sur le chromosome 15. Attention, chez certains malades aucune mutation génétique n’est retrouvée (forme idiopathique). 

Le gène FBN1 code pour une protéine responsable de l’organisation des fibres d’élastine du tissu conjonctif qui soutient nos organes. Dans le cas du syndrome de Marfan, la fibrine est altérée et le tissu conjonctif est de mauvaise qualité, ce qui explique l’apparition des symptômes. 

Il est à noter qu’il existe des mutations génétiques responsables de syndrome dont les manifestations sont proches du syndrome Marfan. Nous parlons de syndromes apparentés. C’est le cas par exemple du syndrome de Loeys-Dietz, de la maladie d’Erdheim, du syndrome de Barlow, du syndrome de Shprintzen-Goldberg… 

Transmission : une maladie génétique héréditaire

Le syndrome de Marfan est une maladie héréditaire qui se transmet d’une génération à l’autre selon le mode autosomique dominant.

Le terme autosomique signifie que le gène impliqué ne se situe pas sur un chromosome sexuel ce qui explique que la maladie puisse toucher pareillement les hommes et les femmes.

Le terme dominant, signifie qu’il suffit que seulement un seul chromosome (sur les deux au sein d’une paire de chromosomes) soit porteur du gène muté pour que l’individu soit malade. 

Plus concrètement, lorsqu’un des deux parents est malade (et donc porteur de la mutation), il y a 50% de chance pour que son enfant soit aussi malade quel que soit son sexe. 

À noter que dans 1 cas sur 3, la mutation génétique n’est pas retrouvée chez les parents de l’enfant malade. Cette nouvelle mutation (mutation de novo) s’est produite de façon accidentelle lors de la formation des cellules reproductrices d’un des deux parents. Dans ce cas de figure, le risque d’avoir un second enfant atteint par la suite est presque nul. L’enfant malade a à son tour 50% de chance de transmettre le syndrome de Marfan à sa progéniture. 

Quels sont les symptômes de la maladie de Marfan ?

Les symptômes de la maladie de Marfan sont très diversifiés. Ils apparaissent très progressivement dès l’enfance. Il est exceptionnel de présenter toutes les manifestations en même temps. Certains patients ne connaîtront jamais une partie des signes listés ci-dessous. 

  • Troubles ophtalmologiques : ectopie du cristallin, myopie, déchirement voire décollement de la rétine (entraînant des troubles visuels voire une perte de la vision), unecataracte, un glaucome
  • Troubles musculosquelettiques : grande taille, maigreur, doigts fins et longs, déformation du thorax (qui peut être creux ou au contraire saillant), déformations du visage (menton peu prononcé, visage et palais étroit, dents chevauchantes… 
  • Troubles articulaires : hypermobilité et hyperlaxité des articulations (il est possible de retourner ses doigts ou ses poignés par exemple), pieds plats, orteils et doigts déformés, douleurs articulaires… 
  • Troubles cutanés : peau fragile et fine, vergetures, grosseurs sous la peau (liées à la formation de hernies notamment au niveau de l’aine), une mauvaise cicatrisation (cicatrices anormales)… 
  • Troubles respiratoires : comme uneapnée du sommeil (pauses respiratoires pendant le sommeil). Ces apnées du sommeil peuvent occasionner des somnolences diurnes et une grande fatigue

Comment évolue la maladie ? Quels risques de complications ?

L’évolution de la maladie est très variable d’un patient à l’autre. En effet, certains malades ont finalement peu de symptômes et des atteintes viscérales (et notamment cardiaques) limitées voire inexistantes. Dans ce cas, la prise en charge reste légère. Pour d’autres patients, la maladie peut entraîner des complications graves voire mortelles à tout moment. Une surveillance médicale est indispensable. 

Les complications sont nombreuses : 

  • D’abord sur le plan cardiaque :  l’atteinte cardiaque conditionne la sévérité du syndrome de Marfan. En effet, la maladie peut être responsable d’une dilatation de l’aorte qui peut se compliquer d’une dissection aortique. Une surveillance échographique du diamètre de l’aorte est donc indispensable afin d’éviter la survenue d’un tel accident. Une douleur forte dans le thorax doit faire consulter en urgence. D’autres complications cardiaques sont possibles comme l’insuffisance valvulaire aortique ou de la valve mitrale
  • Ensuite sur le plan ophtalmologique, les différents troubles peuvent à terme affaiblir la vision. il n’est pas rare qu’une cécité complique un glaucome (présent chez environ 35% des personnes malades). 
  • Ajoutons que les désordres articulaires et notamment l’hyperlaxité peut augmenter les risques de chutes et de blessures : entorses à répétition, fractures… 
  • Sur la plan pulmonaire, les patients peuvent présenter certaines complications parfois graves comme un emphysème (destruction progressive des alvéoles pulmonaires) et un pneumothorax

Dans les formes graves de la maladie, certaines personnes sont en situation de handicap compromettant leur autonomie. 

Enfin les anomalies de la morphologie (maigreur, scoliose, déformations articulaires…) peuvent entraîner des complexes d’ordre esthétique générant un manque de confiance en soi, un repli sur soi et parfois destroubles anxiodépressifs

Syndrome de Marfan et espérance de vie

L’atteinte aortique conditionne le pronostic de la maladie. Avec un suivi régulier et une prise en charge adéquate, les patients présentent une espérance de vie proche de celle de la population générale. 

Prévention : peut-on prévoir ou empêcher l’apparition de la la maladie ?

Il n’est pas possible d’empêcher l’apparition de la maladie si le patient porte la mutation génétique. Néanmoins, des techniques permettent de prévoir et de prévenir le syndrome de Marfan. 

Le diagnostic prénatal

Un diagnostic prénatal ou DPN peut être envisagé pour les couples chez qui la mutation génétique a été identifiée chez l’un des deux partenaires. Dans ce cas, il est possible de faire une biopsie du futur placenta au cours de la gestation. En pratique, ce test discuté au cas par cas est non systématique en raison du risque de fausse couche. Si l’anomalie est détectée chez le fœtus, les parents peuvent prendre la décision d’interrompre la grossesse (interruption médicale de grossesse). 

Le diagnostic pré implantatoire

Le diagnostique pré-implantatoire ou DPI consiste à rechercher l’anomalie génétique responsable de la maladie sur des embryons obtenus au moyen d’unefécondation in vitro (FIV). les embryons sains sont ensuite sélectionnés pour être implantés dans l’utérus. Cette technique est toutefois contraignante et n’est pratiquée que dans des centres spécialisés. 

Le dépistage précoce de la maladie

Lorsque l’anomalie génétique est présente dans la famille , il est possible de faire le diagnostic avant que la maladie ne se déclare chez le petit enfant. 

Comment est établi le diagnostic ?

Le diagnostic étant complexe, des critères cliniques de diagnostic ont été établis. Des tests génétiques par prise de sang peuvent confirmer le diagnostic. Enfin des examens complémentaires permettent de vérifier les atteintes des différents systèmes (échographie cardiaque, électrocardiogramme, radiographie du rachis et du thorax, IRM et scanner cérébral, examens ophtalmologiques…). 

Traitements : comment soigner la maladie de Marfan ?

Il n’existe pas de traitement de fond du syndrome de Marfan. Les patients ne peuvent espérer guérir de la maladie. Néanmoins, la prise en charge permet de limiter les manifestations et les complications de la maladie. 

Sur le plan cardiaque, il convient de surveiller et de ralentir la dilatation de l’aorte. Un suivi en cardiologie est souvent nécessaire. 

Sur le plan ophtalmologique, les troubles visuels sont corrigés. La plupart du temps, le port de lentilles ou de lunettes est nécessaire. Le recours à la chirurgie des yeux n’est pas rare. 

Des soins sont habituellement nécessaires pour soulager les troubles musculosquelettiques ; port d’un corset dès l’enfance (en cas de scoliose), port de semelles (orthèses plantaires), prises d’antalgiques contre les douleurs, kinésithérapie, rééducation… 

L’orthodontie permet de corriger le chevauchement dentaire. 

Sites et associations utiles

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